Qu’est-ce qu’un Cancer du sang ?

Chaque année, 6000 cancers du sang (lymphomes, leucémies, myélomes, Hodgkin,…)  sont diagnostiqués en Belgique ;  ces cancers peu connus sont liées à des mutations génétiques dans les  lymphocytes (= sous-type de globules blancs) du sang, des ganglions, et/ou de la moelle osseuse.

 

Qu’est-ce qu’un cancer ?

Un cancer est une accumulation de cellules qui prolifèrent rapidement ou qui ont perdu leur programme de vieillissement et de mort naturelle. Il en résulte une « tumeur » toujours formée de cellules avec des anomalies génétiques acquises.    Les anomalies génétiques responsables de la tumeur touchent des gènes impliqués dans le prolifération cellulaire ou dans le processus de mort naturelle.

 

Qu’est-ce que la moelle osseuse ?

La moelle osseuse est située à l’intérieur des os chez l’adulte et principalement dans les os plats, à savoir le sternum, les vertèbres et les os du bassin. Cette usine fabrique chaque jour des milliards de cellules à partir des cellules souches hématopoïétiques et donnent ainsi naissance aux différentes cellules du sang. Ce processus s’appelle « hématopoïèse » .

On distingue trois types de cellules sanguines :

  • Les globules rouges (ou érythrocytes) qui transportent l’oxygène ;
  • Les globules blancs (ou leucocytes) qui protègent notre organisme des infections et des corps étrangers
  • Les plaquettes qui aide à  la coagulation du sang.

 

Le lymphome, c’est quoi ?

Ce cancer s’attaque à notre système lymphatique et à nos lymphocytes qui jouent un rôle primordial dans nos défenses immunitaires.

Nos lymphocytes présents dans le sang et dans les tissus, combattent les maladies et les infections avec l’aide d’autres cellules comme les cellules dendritiques, les monocytes, les macrophages… c.à.d différents globules blancs qui représentent nos « petits soldats » dans la lutte contre les intrus. Un lymphome survient donc lorsque des cellules du système lymphatique prolifèrent anormalement vite et/ou s’accumulent pour former une tumeur. Le « lymphome » peut alors se développer dans tous les organes où l’on trouve des lymphocytes, c’est-à-dire pratiquement partout dans l’organisme.

Environ 3000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. La principale difficulté de ce cancer est qu’il en existe plus de 60 sous-types. On peut distinguer deux grandes catégories : les lymphomes hodgkiniens  (ou « maladie de Hodgkin »), les plus connus mais les moins fréquents (10% des cas), et les lymphomes « non hodgkiniens », en constante augmentation (90% des cas). Ces lymphomes peuvent être « B » ou « T »  selon l’origine des lymphocytes.

Aujourd’hui, on peut dire que les progrès dans la guérison des lymphomes, sont considérables. C’est d’abord  grâce à la radiothérapie et à la chimiothérapie qui ont été les plus efficaces pour traiter ce cancer. Depuis  les années 2000, c’est  l’immunothérapie qui a réussi l’exploit de guérir un nombre encore plus important de patients.

Parallèlement, on assiste aussi à des progrès considérables dans le diagnostic et l’imagerie du lymphome, grâce notamment au 18FGD-PET/SCAN qui permet de mieux circonscrire la maladie et ne pas sur- traiter ou sous-traiter les malades.

Si l’on guérit aujourd’hui de nombreux lymphomes, c’est grâce à la collaboration entre les chercheurs de toutes les Universités qui ont compris pourquoi la cellule est déréglée et comment cibler spécifiquement ces mécanismes par des traitements plus spécifiques. C’est bien là le mérite de nos « infirmières de recherche clinique » qui surveillent l’administration de ces nouvelles thérapies plus ciblées et moins toxiques que la chimiothérapie.

Grâce à l’approche pluridisciplinaire où onco-hématologues, pathologistes, cytogénéticiens, biologistes, nucléaristes, radiologues, gériatres et sans oublier le patient et son médecin traitant…. se mettent autour de la table pour définir le  traitement optimal pour le patient, un nombre sans cesse croissant de lymphomes, est aujourd’hui guéri.

Beaucoup de ces maladies bénéficient aujourd’hui de traitements curatifs et dans les autres cas, un sursis de plus en plus longs et surtout de qualité, peut être proposé !

 

La leucémie, c’est quoi ?

La leucémie est un cancer dérivé des cellules sanguines immatures se trouvant essentiellement dans la moelle osseuse.  La maladie débute habituellement par une anomalie dans la production des cellules sanguines. Les cellules anormales (ou cellules leucémiques) se multiplient et empêchent ainsi le fonctionnement adéquat des cellules normales.

Il existe plusieurs types de leucémie. On peut les classifier selon la rapidité d’évolution de la maladie (aiguë ou chronique) et selon les cellules souches de la moelle osseuse à partir desquelles elles se développent (myéloïde ou lymphoblastique). La leucémie touche habituellement les globules blancs (lymphocytes et granulocytes, impliqués dans notre immunité) Certaines leucémies affectent – très rarement – les globules rouges et les plaquettes. Il en résulte un appauvrissement de tous les éléments du sang   et la greffe de moelle osseuse est souvent la seule option thérapeutique.

 

Le myélome multiple, c’est quoi ?

Peu connue, cette maladie de la moelle osseuse est due à l’accumulation anormale d’un type de globules blancs, les plasmocytes. Le myélome multiple est un cancer qui concerne chaque année environ 1000 nouveaux patients en Belgique.

Un plasmocyte est un type de globule blanc qui produit des anticorps (aussi appelés « immunoglobulines ») ; ces anticorps ont normalement pour mission de détecter les éléments étrangers qui se sont introduits dans l’organisme (virus, bactéries, corps étrangers) et de les neutraliser en recrutant les cellules du système immunitaire. Lorsque des plasmocytes s’accumulent de façon incontrôlée, et qu’ils envahissent la moelle osseuse, on parle de myélome. Dans ce cas, les plasmocytes malades qui s’accumulent, stimulent les cellules capables de destruction osseuse et inhibent les cellules en charge de la formation osseuse, les ostéoblastes ; l’équilibre du renouvellement osseux est alors rompu. L’os se fragilise, ce qui peut entraîner des fractures.

L’envahissement de la moelle osseuse par une quantité anormale de plasmocytes a également pour conséquence une diminution de la production des cellules sanguines saines. On qualifie le myélome de « multiple » car plusieurs localisations osseuses sont présentes simultanément. On distingue plusieurs types de myélomes selon le type d’immunoglobulines (Ig) sécrétées par les plasmocytes malades : dans 65 % des cas, ce sont des Ig de type G, dans 20 % des cas des Ig de type A et dans 15 % des cas, ce sont des fragments d’Ig (on parle alors de myélomes à « chaînes légères »). De nombreuses complications cliniques sont associées au myélome (lyse osseuse, insuffisance rénale, hypercalcémie, …infections pulmonaires). C’est d’ailleurs leur apparition qui oriente le plus souvent le médecin vers le diagnostic. On parle indifféremment de myélome multiple, de maladie de Kahler ou encore de myélome. Aujourd’hui, le myélome multiple et devenu une maladie chronique, sensible à de nombreuses approches thérapeutiques basées sur des médicaments « intelligents » et ou la chimiothérapie a peu de place.